NINHBINH
La "Baie d’Halong terrestre” représente
une excursion d’au minimum 250 km et prend une longue journée,
mais c’est sans doute la plus belle visite que l’on
puisse faire sans être obligé de faire étape
en route.
Elle
comprend trois parties: L’ancienne capital de Hoa Lu, la
Rivière souterraine et le Grotte de Jade.
Si
l’on dispose d’un jour de plus, on ajoutera les visites
du Gia Mieu es Nguyen, de la cathédrale de Phat Diem et
de la pagode de Keo. A noter que cette excursion, ainsi allongée
peut s’intégrer dans un circuit de 4 ou 5 jours:
Hanoi – Hoa Lu – Nam Dinh – Hai Phong –
Ha Long – Hanoi.
Les
temples de Dinh et des Lê
Ce
sont les seuls vestiges importants de l’ancienne capitale
du Vietnam indépendant de 968 à 1010, Hoa Lu. Ils
sont situés à quelques 75 km au sud de Hanoi par
la route nationale No1 (une route soit dit en passant assez éprouvante
du fait de la densité de circulation des vélos et
des camions).
Le
paysage superbe est celui de monolithes de karst, tels des pains
de sucre saupoudrés dans des rizières, cequi fut
bien pratique pour se fortifier. Il suffit de réunir entre
eux quelques monolithes par une muraille pour protéger
l’ancienne Hoa Lu.
-
Le premier temple, le plus éloigné, est dédié
à Dinh Bo Linh, le seigneur Viet, qui en 967 unifia le
pays, se proclama roi sous le nom de Dinh Tien Hoang et fit de
Hoa Lu la première capitale du Dai Co Viet. Au Xième
siècle, lors de sa construction, le temple était
orienté vers le Nord; ce n’est qu’en 1696,
qui fut reconstruit regardant vers l’Est. Après avoir
passé deux arches triomphales, on se trouve devant le “Lit
du Dragon” où avait lieu les sacrifices lors des
grandes fêtes.
A
l’intérieur du temple, la statue de ce premier roi
viet ne date que du XVIIème siècle. Elle est en
bronze doré. De chaque côté se trouvent les
statues de ses trois fils, ce qui nous oblige à évoquer
le sort qui s’acharna sur cette famille:
En
979, Dinh Bo Linh fut emprisonné en même temps que
ses deux fils ainés par un moine fou. Jadis, à l’anniversaire
du meurtre, on plaçait devant le temple la statue de l’assasin
et on la flagellait publiquement. Cette coutume fut supprimée
par Gia Long qui fit brûler la statue du meurtrier.
Dinh
Bo Linh lassait une veuve et un enfant de 6 ans pour prince héritier.
On n’a toujours pas fini de jaser dans les chaumières
sur les vraies raisons qui poussèrent la veuve à
céder le trône au général en chef et
de l’épouser par la suite. Inutile de dire que les
mauvaises langues, à défaut d’un Vietnam Dimanche,
ne se privèrent pas d’accuser la veuve de complot.
Cependant, la veuve de Dinh, bien que devenue seulement la cinquième
concubine du général, comptait bien faire monter
soit son dernier enfant, soit ses nouveaux sur le trône.
Les autres reines ne l’entendirent pas ainsi et assassinèrent
tous les enfants de cette malheureuse femme.
-Séchons
vote nos larmes et revenons – en au général
Le Hoan qui monta sur le trône. C’est lui qui allait
fonder la première dynastie des Lê, et c’est
encore lui qui saura repousser victorieusement les Song, puis
s’emparer du pays Cham en 982.
-
C’est donc à Lê Hoan qu’est consacré
le second temple. Comme le précédent, il respire
la paix, mais il a comme particularité d’avoir un
petit sanctuaire dédié à Confucius et un
jolie portique décoré de statues polychromes. Vous
serez peut-être surpris de l’état médiocre
de ce temple par rapport au précédent, bien que
plus récent. Cela s’explique aisément: le
temple des Dinh est consacré au fondateur de la patrie;
il a donc été restauré plusieurs fois. Le
second, beaucoup moins, mais conserve en même temps une
plus grande authenticité.
A l’intérieur trônent les statues de Lê
Hoan et de la reine Duong Van Nga.
Grotte
de Tam Coc
Dépassons
maintenant à la province de Ninh Binh, autrefois un centre
administratif fondé par Gia Long en 1802, mais don’t
la citadelle fut rasée en 1894, pour nous diriger par une
route non revêtue vers le village de Van Lam. Là,
nous louerons une barquette pour une promenade inoubliable dans
la baie d’Ha Long terrestre. Tam Coc, cela veut dire “Trois
Grottes”. Pendant une heure et demie à deux heures,
vous allez vous promener dans un paysage de rizières innondées,
de lagons et de fjords, passant à trois reprises dans des
grottes naturellement creusées sous les hauts monolithes
de karst. Un spectacle à la fois sublime et reposant
Pagode
de Bich Dong
Sept
kilomètres plus loins, vous attend Bich Dong (autrefois
écrit Dich Long), la grotte de Jade. Nous sommes toujours
dans le même paysage de pains de sucre, mais ici les grottes
sont à mi-pente du monolithe et ont été transformées
en temples. On y accède par un escalier aménagé
en 1821 pour la visite du roi Minh Mang. La visite est féérique,
même si vous l’avez oubliée, les enfants du
hameau se feront un plaisir de vous guider.
En
fait, il y a ici trois salles de culte. Au niveau inférieur,
nous avons affaire à une véritable pagode, élevée
au XVIIème siècle et dédiée à
Bouddha et à son fils. Au niveau intermédiaire se
trouve une grotte modeste abritant le même genre de statues
que précédemment. Enfin, au niveau supérieur
se trouve la grande grotte, celle qui fait tout l’intérêt
de la grimpette.
Cathédrale
Phat Diem
Celui
qui a acheté l’excursion à Hoa Lu en deux
jours, se verra offrir la visite de la Cathédrale de Phat
Diem, située à 30 km au sud-est de Ninh Binh. “Erigée
sur la terre des persécutions et saccagée par la
guerre, la cathédrale de Phat Diem est le symbole de l’Eglise
du Vietnam” (Nguyen Huy Lai). Cette cathédrale est
le siège épiscopal du premier Evêque du Vietnam.
Elle fut construite en 1891 par un prêtre vietnamien, le
Père Tran Van Luc, surnommé le Père Six.
Ce religieux avait eu entre autres mérites, celui d’aplanir
le conflit entre les chrétiens et le gouvernement de Tu
Duc, qui avait conduit tant de chrétiens au martyr. Tu
Duc lui même avait lui rendre hommage.
Avant
d’édifier sa cathédrale qui fut son chef-d’oeuvre,
le Père Six se fit d’abord la main en édifiant
de petites chapelles à partir de 1871.
Son
église-cathédrale est remarquable par ses grandes
dimensions et son style sino-viet très original, car elle
rappelle à la fois une pagode et un palais impérial.
Elle mesure 80 m de long sur 24 m de large et 16 m de haut. Elle
comprend une nef avec double bas-côtés et s’ouvre
par un portail à cinq porches. Lui même est précédé
d’un grand portique, don’t il est séparé
par un parvis dallé. La cathédrale est fermée
sur les côtés par des panneaux mobiles, qui étaient
enlevés lorsque l’assistance était trop nombreuses,
mais il n’y a longtemps qu’on les a enlevés
pour la dernière fois.
La
charpente, apparente, comme dans tous les édifices vienamiens,
est recouverte d’une “dentelle de sculptures don’t
les motifs ornementaux sont empruntés à l’art
traditionel”, cequi explique que nous trouvions la plupart
des motifs habituels aux dinh et pagodes bouddhiques. Le choeur
est très riche, mais décoré des habituels
rouge et or, auxquels on est habitué dns les pagodes.
Le
sol marécageux, qui ne pouvait permettre une construction
si lourde, dut être préparé par l’enfoncement
de madriers jusqu’à une trentaine de mètres
de profondeur, et “sur lesquels furent déversés
des tonnes de cailloux enfoncés par une armée de
buffles qui passèrent et repassèrent”
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